Chanson médiévale bilingue, Allemagne. Tiré du recueil Carmina Burana.
1. Ich was ein chint so wolgetan, virgo dum florebam do brist mich div werlt al, omnibus placebam. (Ch.) Hoy et oe ! |: Maledicantur thylie iuxta viam posite ! :| 2. Da wolde ich an die wisen gan, flores adunare, do wolde mich ein ungetan ibi deflorare. (Ch.) 3. Er nam mich bid'r wizen hant, sed non indecenter, er wist mich div wise lanch valde fraudulenter. (Ch.) 4. Er grait mir anz wize gewant valde indecenter er fûrte mih bi der hant multum violenter. (Ch.) 5. Er sprach: "vrowe ge wir baz! nemus est remotum" dirre wech der habe haz! planxi et hoc totum. (Ch.) 6. Iz' stat ein linde wolgetan non procul a via da hab ich mine herphe lan, timpanum cum lyra. (Ch.) 7. Do er zu der linden chom, dixit: "sedeamus", div minne twanch sêre den man "ludum faciamus!" (Ch.) 8. Er graif mir an d' wizen lip, non absque timore sprah: "ich mache dich ein wip, dulcis es cum ore!" 9. Er warf mir ufz hemdelin corpore detecta er rante mir inz purgelin cuspide erecta. (Ch.) 10. Er nam d'chocher und den bogen bene venabatur D'selbe hete mich betrogen ludus compleatur. (Ch.)
Traduction en français:
J’étais une fille si belle, quand, vierge, je florissais
Que tout le monde me louait; à chacun je plaisais.
Oh, hey, maudits sont les tilleuls, sur la route plantés.
Je voulais aller aux champs, pour faire un bouquet,
Mais un garnement, voulut m’y déflorer.
Il m’a prise par ma blanche main, mais pas indécemment,
et menée le long du chemin, bien traîtreusement.
Il a touché ma blanche robe, très indécemment
Et il m’a traînée par la main, très violemment.
Il dit: „Femme, avançons! Le bois est éloigné »
Maudit soit le chemin! J’ai pleuré sur tout cela.
Là se trouvait un beau tilleul, non loin de la route
C’est la que j’ai laissé ma harpe, mon tambourin et ma lyre.
Quand il eut atteint le tilleul, il dit : « asseyons-nous »
– L’amour excitait le garçon – « Jouons à un jeu! »
Il me prit par mon corps tout blanc, non sans trembler
il dit: je vais te rendre femme, tu es douce à goûter! »
Il écarta ma chemise, mon corps découvert,
Il pénétra dans mon château, la lance dressée.
Il reprit son arc et son carquois ; il avait bien chassé
Peut-être m’a t-il trompée. Le jeu est terminé.