274. The Ghost Fiancé

(Le Fiancé Fantôme)
Chanson folk rare, Ecosse, XVIIIe siècle. Texte et mélodie du 1er couplet traditionnels. Arrangements supplémentaires par Lucius BARDE et Célia de SOUNAULT (mélodie 3, 5-7, et 12-15). Paroles en anglais écossais (Scots English).

1. There came a Ghaist to Margret's door, With mony a grievous grane ; 
And, ay he tirled at the pin, But answer made she nane.

2. [Margret] "Is that my father Philip ? Or is it my brother John?
Or is it my true love Willy, From Scotland a-new come home ?"

3. [Ghost Willy] "It's not thy father Philip, Nor is it thy brother John ;
But it's thy true love Willy, From Scotland a-new come home.

4. [Ghost] Oh sweet Margret ! oh dear Margret ? I pray thee speak to me;
Give me my faith and troth, Margret. As I gave it to thee."

5. [Margret] "Thy faith and troth thoust never get, We twa will never twin,
Till that thou come within my bower, And kiss my cheek and chin."

6. [Ghost] "If I should come within thy bower, I am no earthly man ;
And should I kiss thy rosy lips, Thy days will nae be lang."

7. [Margret] "Thy faith and troth thoust never get, We twa will never twin_,
Till you take me to yon kirk yard, And wed me with a ring."

8. [Ghost] "My banes are buried in yon kirk yard, Afar beyond the sea ;
And it is but my spirit, Margret, That' s now speaking to thee."

9. She stretched out her lily-white hand, And for to do her best:
[Margret] "Hae, there's your faith and troth, Willy, Got send your soul good rest."

10. Now she has kilted her robes of green, A piece below her knee.
And all the livelang winter night, the dear ghaist follow'd she.

11. [Margret] "Is there any room at your head, Willy ? Or any room at your feet ?
Or any room at your side, Willy, Wherein that I may creep."

12. [Ghost] "There's no room at my head, Margret ; There's no room at my feet ;
There's no room at my side, Margret, My coffin's made so meet."

13. Then up and crew the red heather-cock[1], And up then crew the gray :
[Ghost] "It's time, It's time, my dear Margret, That ye were gain' away."

14. No more the Ghaist to Margret said, But with a grievous grane,
He vanish'd in a cloud of mist, And left her all alane.

15. [Margret] "Ah, stay, my only true love, stay!" [2] The constant Margret cried ;
Wan grew her cheeks, she clos'd her e'es , Stretch'd her soft limbs, and died.

Traduction en français:

  1. Un fantôme est venu à la porte de Marguerite, avec beaucoup de râles douleureux. Et, oui, il tira à la sonnette, mais de réponse, elle n’en fit aucune.
  2. M: Est-ce mon père Philippe, ou mon frère John ? Ou est-ce mon vrai amour Willy, à nouveau rentré à la maison depuis l’Ecosse ?
  3. W: Ce n’est pas ton père Philippe ni ton frère John, c’est bien ton vrai amour Willy, à nouveau ~ …
  4. W: Oh ma chère Marguerite, je t’en prie, parle-moi! Donne-moi ma foi et ma fidélité, comme je te les ai données.
  5. M: Tu n’auras pas ta foi et ta fidélité, nous ne serons jamais liés, jusqu’à ce que tu viennes dans ma chaumière, et que tu m’embrasses la joue et le menton.
  6. W: Si je devais venir dans ta chaumière: [sache que] je ne suis plus un homme terrestre. Et si je devais embrasser tes lèvres roses, tes jours ne dureraient plus longtemps.
  7. M: Tu n’auras pas ~ … ~ jusqu’à ce que tu m’emmènes à ton cimetière, et que tu m’épouses avec un anneau.
  8. W: Mes os sont enterrés dans un cimetière loin de l’autre côté de la mer, et c’est mon esprit, Marguerite, qui maintenant te parle.
  9. Elle a étiré sa main blanche comme le lys, et pour faire de son mieux: M: Eh bien, voilà ta foi et ta loyauté, Willy, que ton âme repose en paix.
  10. Maintenant, elle a enfilé ses robes vertes, une pièce sous le genou, et durant toute la nuit d’hiver, elle a suivi le cher fantôme.
  11. M: Y a-t-il de la place vers ta tête, Willy, ou de la place vers tes pieds ? Ou de la place à côté de toi, Willy, où je puisse ramper ?
  12. W: Il n’y a pas de place vers ma tête, Marguerite, ni de place vers mes pieds; ni de place à mes côtés, Marguerite, mon cercueil est fait si [étroit ???]
  13. Ensuite [se leva???] le coq de bruyère [1] rouge, puis le gris. W: Il est temps, ma chère Marguerite, que tu t’en ailles.
  14. Le fantôme n’a plus parlé à Marguerite, mais avec un râle douloureux, il disparut dans un nuage de brouillard, et la laissa toute seule.
  15. « Ah reste! Mon seul vrai amour, reste! » [2] pleura la fidèle Marguerite. Ses joues gonflèrent, elle ferma les yeux, ses membres s’étirèrent et elle mourut.

Notes et sources:

Ce chant a été trouvé dans un recueil de chansons populaires principalement francophones, de 1883, où il est donné en anglais mais avec le titre « Le Fiancé Fantôme » en français. Il est indiqué que le chant existe dans des recueils écossais de 1764 et 1790.
[1] Dans le texte d’origine: red red cock. Remplacé par heather-cock = coq de bruyère pour un côté plus sauvage.
[2] Dans le texte d’origine, Marguerite meurt avec un texte très explicite. Mais dans la version reprise par B.i.E, nous proposons la fin des paroles sur: « Stay! » avec la même voix gutturale que pour le discours du fantôme de Willy, ce qui implique la mort de Marguerite puisqu’elle finit avec une voix fantomatique.

Source: Eugène ROLLAND & Adolphe ORAIN, Recueil de Chansons Populaires vol. 4, 1883, pp. 45-47 « Lénore ou le Fiancé Fantôme »

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